Dans L’Art de l’ivresse, le philosophe Laurent de Sutter nous entraîne dans un voyage vibrant au cœur de ce vertige millénaire qu’est l’ivresse. Ni simple apologie de la boisson ni sermon moral, son essai scrute cet état « hors de soi » qui, de tout temps et sous toutes les latitudes, a libéré les imaginaires. De la Bagdad poétique du IXe siècle au New York électrique des années 1920, des alchimistes français découvrant la distillation aux penseurs japonais de l’ère Meiji, il explore comment ce déséquilibre volontaire, ce léger basculement, a nourri l’art, la pensée, la politique et jusqu’à l’essence même de l’être. Abû Nûwas, Rabelais, Dorothy Parker ou Zhang Xu deviennent compagnons d’une quête : comprendre ce que l’ivresse délie, ce qu’elle invente, ce qu’elle ose. Plus qu’un état, elle apparaît comme une force de subversion et de création, une vérité instable mais vivante, se riant de la froide rigueur de la sobriété. Avec une érudition jubilatoire, De Sutter réveille le rêve d’un impossible, celui d’un monde moins figé, plus libre, où l’ivresse devient passage vers l’inconnu. Et si pour le Sybarite de passage dans ce monde , dans ce vertige assumé, se cachait la clef d’une humanité plus audacieuse, plus vibrante, plus… ivre de vie ?
Auteur Laurent de Sutter – Editeur Puf – Collection Perspectives Critiques – Date de parution 07/05/2025