Palais Royal by David Martin

Palais Royal by David Martin

Haute gastronomie au Corinthia

Il est des lieux qui marient l’excellence avec une telle aisance qu’on en sort inspiré et repu d’émotions. Le Palais Royal, niché dans l’écrin du Corinthia, en est l’incarnation parfaite. Bien qu’il n’affiche pas encore d’étoile Michelin, il en rayonne la lumière, porté par le talent fulgurant de David Martin, chef doublement étoilé dont la réputation n’est plus à faire — mais qui, ici, se réinvente dans un registre plus libre, plus audacieux, toujours aussi raffiné.

Un décor qui murmure

Le décor joue la carte de l’épure et du luxe discret. Pas d’ostentation, mais une élégance maîtrisée, presque sculpturale. Le raffinement s’exprime dans chaque détail : une lumière tamisée, une table parfaitement dressée, une acoustique feutrée. Le Palais Royal porte bien son nom. Un cocon d’élégance, où tout semble pensé pour honorer la cuisine qui s’y exprime.

Quand les Papilles prennent le large

La soirée s’ouvre avec la bulle belge Brut de Brabant, Blanc de Blanc du Domaine W, qui a été distinguée lors de la prestigieuse 32e édition des “Meilleurs Chardonnay du Monde”, organisée en Bourgogne. La bulle est fine et la minéralité maîtrisée, avec une belle fraîcheur. Dès la première gorgée, le ton est donné et le voyage sensoriel commence.

Le menu qui suit est un kaléidoscope de textures, de couleurs et de saveurs, pensé comme une narration gustative aux rebondissements subtils. Il y a d’abord cette bouchée de lapin à la moutarde, twistée par un haricot vert croquant : un clin d’œil aux racines de la cuisine classique, magnifiée par une précision millimétrée. Puis, l’haddock, surprenamment associé à la cerise et à la tomate, qui nous propulse dans des saveurs à la fois marines et fruitées.

Le fish cake au nori nous ramène en Asie, avec son umami délicat et sa texture fondante, avant que la tartelette d’akami, codium et truffe ne vienne voler la vedette : iodée, terrienne, envoûtante. Une bouchée et le silence se fait à table – c’est la beauté pure d’un accord parfait.

Place ensuite au gnocchi de légumes et champignons, végétal et forestier, presque méditatif, avant le coup d’éclat final : un rouget aux accents de merguez, nappé d’une sauce sweet & sour explosive. Le plat est à l’image du chef : sans compromis, brillant, inattendu.

Les Vins, l’ivresse du choix

La carte des vins est une véritable partition œnologique orchestrée avec audace et précision. Foisonnante, exigeante et résolument inspirée, elle fait dialoguer les plus grands noms de Bourgogne et de Bordeaux avec des références plus inattendues venues de Corse, d’Italie, d’Autriche ou encore du Liban. Rouges profonds, blancs ciselés, rosés de gastronomie, champagnes racés : chaque région, chaque terroir y trouve sa place avec élégance. C’est une collection vivante, en constante évolution, portée par une sélection passionnée où les vignerons d’exception côtoient les étoiles montantes.

Le choix n’est pas simple mais nous avons l’aval du sommelier Bari Barry, particulièrement attentif aux désirs des convives : On a opté pour un chardonnay grand cru, ample et solaire, puis un Saint-Estèphe 2018 Château Lilian Ladouys, puissant, structuré, soyeux. Un accord mets-vins à la hauteur des créations du chef.

Frissons sucrés

Côté douceurs, on tangue entre fraîcheur et sensualité. Le soufflé citron et saké masu joue la carte du contraste acide et soyeux, pendant que la tartelette fraise et olive clôt ce bal avec panache. L’olive apporte une salinité élégante à la douceur du fruit, dans une finale d’une rare complexité.

Un service qui devine

Mais ce festin ne serait rien sans un service d’orfèvre, attentif sans être pesant, discret, parfaitement rythmé. Un ballet orchestré avec une grâce digne des plus grandes maisons. On a aussi adoré l’immersion en cuisine, une petite visite inattendue où l’on a rencontré l’équipe du jour et le jeune chef talentueux Jean Kaczmarek.

Bien plus qu’un restaurant, Le Palais Royal est une expérience, une démonstration de ce que la gastronomie belge peut offrir de plus fin, de plus surprenant, de plus vivant. Un lieu pour sybarites, assurément !

● Palais Royal by David Martin |
103, Rue Royale 1000 Bruxelles
T +32 2 593 10 01
Copyright : Corinthia & Les Sybarites